Trans-édito par Jean-Michel Rabeux

Publié le par Jean-Michel Rabeux

Chers amis, nos spectateurs, nos oiseaux,

TRANS… n'est pas un festival, c'est une fête 

TRANS… n'existe pas pour lui-même, il existe par les spectacles qu'il propose, il a été inventé pour vous les proposer 

TRANS… est une proposition inquiétante et joyeuse 

TRANS…. fait la preuve que la TRANSmission s'opère dans notre art, que les générations s'entremêlent et s'enrichissent de le faire. Nous en débattrons très sérieusement

LES SPECTACLES qui le composent, je les ai tous vus et aimés. Ils sont le fait de jeunes gens qui ont vu les miens, travaillé avec moi, à côté de moi, contre moi. J'ai travaillé avec, à côté, contre eux, pillant sans le savoir, sans qu'ils le sachent, pillant, dérobant, dévorant leurs vies, leurs jeunesses, leurs œuvres. Dans leurs diversités leurs spectacles ont ouvert en moi l'inquiétude que tous portent, l'effroi. Mais tous ils sont saisis par la joie rageuse d'être plus puissants, plus beaux, plus inoubliables que toutes les cruautés du monde. Tous ont cette violence, mais réfléchie, mais souvent douce, cette violence qui est la réponse de ceux qui haïssent la violence du monde. Tous ont cette utopie : la conjurer

TRANS… c'est des imaginaires surchauffés qui se dressent contre l'état des choses. Dans le plaisir et par le plaisir. Les metteuses, les metteurs en scène disent un non radical, rigolard, douloureux, aux fatalités impitoyables de notre si belle époque, Aussi leurs spectacles sont ils très politiques. Oh, pas au sens où l'entendent les tenants d'un théâtre arrêté au temps de leur jeunesse, non, non, il s'agit d'une résistance au monde d'aujourd'hui, avec les armes artistiques d'aujourd'hui 

LES MOTS dans les corps, et non devant eux, les paroles, me semblent être leur arme principale. Parce que nos paroles sont notre fragilité, notre liberté. Parce que, libres, elles sont ce que répriment toutes les intolérances, jusqu'à la censure, jusqu'à la mise sous silence, sous oubli. Ces spectacles nous rappellent que nous sommes parlants, ce qui nous rend dangereux

LES CORPS dans tous leurs états, les chairs, me semblent être leur arme singulière, parce qu'elles sont notre fragilité, notre brièveté, parce qu'elles sont ce que répriment toutes les intolérances, jusqu'à la torture, jusqu'à la mort. Ces spectacles nous rappellent que nous sommes mortels, ce qui nous rend doux

TRANS…  sera doux  parce que tous ceux qui le composent le sont, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne sont pas tranchants,  mais ils ont songé à la violence, à l'abus de pouvoir, et ainsi  ne l'exercent ils pas les uns contre les autres. Ils sont aventuriers, très, très singuliers, mais ils sont solidaires, ce qui se fait rare au théâtre

TRANS… qui n'est  pas un festival, sera un festin nous TRANSportant de plaisirs en plaisirs, ceux du théâtre bien sûr, mais ceux des rencontres aussi, ceux de la langue, oui, et ceux du ventre. On aime tous manger, on mangera, et bien, avec des surprises à la clé des repas, des cabarets, des lectures, des interventions de toutes sortes, des débats, sérieux, très sérieux, pas sérieux. Je vous jure qu'à un repas avec des comédiens, ces merveilleux handicapés du pouvoir, ces méprisés, ces adulés, je vous jure qu'on ne s'ennuie pas du tout, quand ils se mettent à chanter, et rire, on pleure, mais de bonheur 
 


TRANS…c'est un bonheur.    

Publié dans trans2006

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