Pour Louis de Funès
Travaux d’élèves
Cette présentation d'atelier est le résultat d'un travail commun réalisé par Claude Degliame et par moi-même avec les élèves de l'École du Théâtre des Teintureries de Lausanne. Nous avons utilisé le Pour Louis de Funès de Valère Novarina. Des bouts éparpillés du texte ontétélibrement choisis par les élèves.
Claude les a d'abord fait travailler sur la mise en jeu à partir du zéro d'une langue et d'eux-mêmes associés. Elle les a poussés, c'est peu dire, à mettre en mouvement les rouages très complexes qui relient l'infini du texte à leur imaginaire d'acteur, à leur âme, ce qui veut dire, au théâtre, à leur corps. Lorsque je suis arrivé, le plus dur était donc fait, je ne suis intervenu que pour "mettre en scène" ce que les élèves avaient commencé à travailler avec Claude, mise en scène signifiant ici trouver des prolongements scéniques pour soutenir, élargir, rendre lisible la sorte de fureur intérieure qui les porte. Il n'était pas question de présentation publique, mais simplement d'un enjeu de filage que nous nous donnions, pour faire "comme si". L'idée du public ne nous est venue qu'avec l'idée de transmission qui innerve TRANS…
Il est toujours délicat de présenter au public le résultat d'un travail d'élèves. Présentation devient vite représentation, jaugée à l'aune d'un spectacle véritable. Ceci n'est pas un spectacle véritable. Ce qui nous a menés n'est pas ce qui mène le théâtre : une tentative vers le public. Ce qui nous a menés c'est une tentative vers chacun des élèves. Que chacun profite de cet atelier pour, un peu, s'approcher de soi, du mystère en soi qui s'appelle jouer. Dans un travail d'enseignement, ce qui est le principal d'habitude est soumis à cet effort que l'acteur opère sur lui-même pour se mettre en jeu au bon endroit de la langue. Tout est prétexte à cet impératif très catégorique, le texte est prétexte, la mise en scène, le public donc est prétexte, tout passe après ce dur labeur, que l'élève parvienne à l'intérieur de lui-même et apprenne à nous en rapporter l'écho. Dans un atelier, les élèves ne travaillent pas pour plaire aux spectateurs, mais peut-être pour se plaire. Le public croit souvent, puisqu'il voit l'acteur paraître, que jouer est une parade, que l'acteur se pare de mots, de grâces ou de pensées, comme un paon se pare de plumes ouvertes en roue. L'acteur, le véritable, ne fait pas la roue, souvent il se hait, se mésestime, se refuse à lui-même, ne se comprend pas, ne se conçoit même pas comme acteur. L'élève acteur d'autant plus. Il lui faut apprendre à aimer à ne pas se comprendre.
Valère Novarina en général, et son Pour Louis de Funès en particulier, oblige l'élève à se tenir au cœur du jeu, c'est-à-dire au cœur de son corps, de sa viande, comme dit Novarina. Il l'oblige à se tenir au cœur du jeu, c'est-à-dire au cœur des paroles qu'il est chargé de mettre debout et qui vont le faire se tenir debout. Il l'oblige à se tenir au cœur du jeu, c'est-à-dire une telle transparence que la lumière des projecteurs le traversera de part en part, une telle disparition qu'il apparaîtra enfin aux yeux intérieurs des spectateurs.
Novarina oblige l'acteur à accepter qu'il est incompréhensible. Il l'oblige à savoir cultiver cet endroit d'imaginaire où ça se JOUE et qui demeurera, toute sa vie d'acteur sans doute, une énigme.
Cette présentation d'atelier est le résultat d'un travail commun réalisé par Claude Degliame et par moi-même avec les élèves de l'École du Théâtre des Teintureries de Lausanne. Nous avons utilisé le Pour Louis de Funès de Valère Novarina. Des bouts éparpillés du texte ontétélibrement choisis par les élèves.
Claude les a d'abord fait travailler sur la mise en jeu à partir du zéro d'une langue et d'eux-mêmes associés. Elle les a poussés, c'est peu dire, à mettre en mouvement les rouages très complexes qui relient l'infini du texte à leur imaginaire d'acteur, à leur âme, ce qui veut dire, au théâtre, à leur corps. Lorsque je suis arrivé, le plus dur était donc fait, je ne suis intervenu que pour "mettre en scène" ce que les élèves avaient commencé à travailler avec Claude, mise en scène signifiant ici trouver des prolongements scéniques pour soutenir, élargir, rendre lisible la sorte de fureur intérieure qui les porte. Il n'était pas question de présentation publique, mais simplement d'un enjeu de filage que nous nous donnions, pour faire "comme si". L'idée du public ne nous est venue qu'avec l'idée de transmission qui innerve TRANS…
Il est toujours délicat de présenter au public le résultat d'un travail d'élèves. Présentation devient vite représentation, jaugée à l'aune d'un spectacle véritable. Ceci n'est pas un spectacle véritable. Ce qui nous a menés n'est pas ce qui mène le théâtre : une tentative vers le public. Ce qui nous a menés c'est une tentative vers chacun des élèves. Que chacun profite de cet atelier pour, un peu, s'approcher de soi, du mystère en soi qui s'appelle jouer. Dans un travail d'enseignement, ce qui est le principal d'habitude est soumis à cet effort que l'acteur opère sur lui-même pour se mettre en jeu au bon endroit de la langue. Tout est prétexte à cet impératif très catégorique, le texte est prétexte, la mise en scène, le public donc est prétexte, tout passe après ce dur labeur, que l'élève parvienne à l'intérieur de lui-même et apprenne à nous en rapporter l'écho. Dans un atelier, les élèves ne travaillent pas pour plaire aux spectateurs, mais peut-être pour se plaire. Le public croit souvent, puisqu'il voit l'acteur paraître, que jouer est une parade, que l'acteur se pare de mots, de grâces ou de pensées, comme un paon se pare de plumes ouvertes en roue. L'acteur, le véritable, ne fait pas la roue, souvent il se hait, se mésestime, se refuse à lui-même, ne se comprend pas, ne se conçoit même pas comme acteur. L'élève acteur d'autant plus. Il lui faut apprendre à aimer à ne pas se comprendre.
Valère Novarina en général, et son Pour Louis de Funès en particulier, oblige l'élève à se tenir au cœur du jeu, c'est-à-dire au cœur de son corps, de sa viande, comme dit Novarina. Il l'oblige à se tenir au cœur du jeu, c'est-à-dire au cœur des paroles qu'il est chargé de mettre debout et qui vont le faire se tenir debout. Il l'oblige à se tenir au cœur du jeu, c'est-à-dire une telle transparence que la lumière des projecteurs le traversera de part en part, une telle disparition qu'il apparaîtra enfin aux yeux intérieurs des spectateurs.
Novarina oblige l'acteur à accepter qu'il est incompréhensible. Il l'oblige à savoir cultiver cet endroit d'imaginaire où ça se JOUE et qui demeurera, toute sa vie d'acteur sans doute, une énigme.
Jouer, c'est tenter de se rapprocher de l'énigme. Nous en sommes toujours loin, c’est pourquoi nous avons toujours peur.
Jean-Michel Rabeux
L’École du Théâtre des Teintureries
Jean-Michel Rabeux
L’École du Théâtre des Teintureries
Comprendre les enjeux de l’œuvre et de sa représentation, savoir adopter un point de vue, expérimenter des démarches différentes, maîtriser les contraintes et les techniques tout en recherchant sa singularité et son inventivité, développer le sens de l’écoute et approfondir le travail en commun sans uniformité, tels sont les axes privilégiés de la formation dispensée à l’École du Théâtre des Teintureries. Celle-ci est évidemment artistique avant tout, mais elle doit être également une occasion de questionnement politique, esthétique et social. Maîtrise des savoirs, plaisir de jouer ensemble, exercice de la liberté (de penser, de jouer) sont les enjeux de cet apprentissage.
Professeurs et intervenants en 2005-2006 : Christian Colin, Claude Degliame, Armand Deladoëy, Gustavo Frigerio, Jean-Marie Hordé, Jean Liermier, Cie Linga, Pierre Maillet, Anne-Cécile Moser, Evelyne Pieiller, Jean-Michel Rabeux, François Regnault, Jack Salom, Magali Schwartz, Pip Simmons, Bernard Sobel, Antonella Talamonti, etc.
Les Comédiens
Professeurs et intervenants en 2005-2006 : Christian Colin, Claude Degliame, Armand Deladoëy, Gustavo Frigerio, Jean-Marie Hordé, Jean Liermier, Cie Linga, Pierre Maillet, Anne-Cécile Moser, Evelyne Pieiller, Jean-Michel Rabeux, François Regnault, Jack Salom, Magali Schwartz, Pip Simmons, Bernard Sobel, Antonella Talamonti, etc.
Les Comédiens
Raphaël Bilbeny est né le 2 mars 1978, il est d’origine suisse. Ses aspirations : approfondir sa recherche sur le travail de comédien, créer et explorer à partir d’un groupe ou sous forme de stage. Son projet professionnel : reprise d’un atelier Catégorie 3.1 de Lars Norèn.
Alain Catillaz est né le 1er juillet 1973, il est d’origine suisse. Son projet professionnel : Roméo et Juliette de William Shakespeare, mise en scène de Sophie Rousseau.
Patrick Devantéry est né le 16 janvier 1980, il est d’origine suisse. Il souhaite approfondir son expérience théâtrale par la rencontre de textes et de personnes s’interrogeant sur les problèmes de nos sociétés actuelles. Il s’intéresse à la danse et au chant.
Projets professionnels : divers (à l’étude).
Jeanne Durussel est née le 30 septembre 1984, elle est d’origine suisse. Après l’obtention du baccalauréat, elle est rentrée à l’École du Théâtre des Teintureries à Lausanne. Elle a participé à différents cours, stages et productions amateurs. Elle désire approfondir le travail et la recherche commencés pendant sa formation. Se confronter à diverses formes théâtrales, apprendre, découvrir, ouvrir…
Carole Épiney est née le 20 janvier 1983, elle est d’origine suisse. Elle a suivi une formation de deux ans au Conservatoire d’art dramatique de Lausanne et de trois ans à l’École du Théâtre des Teintureries à Lausanne.
Son projet professionnel : participer au festival de théâtre Decontr’act à Genève en septembre 2006.
Caroline Guignard est née le 9 juin 1978, elle est de nationalité suisse. Ses aspirations : le théâtre contemporain, classique et épique (comme cascadeuse). Son projet professionnel : écrire une pièce de cape et d’épée, co-créer une pièce contemporaine, participer à divers évènements historiques comme cascadeuse, pièce Le Secret du pirate mise en scène de Anthony Mettler, Dom Juan mise en scène de Jan Fantys, éventuelle reprise de Catégorie 3.1. de Lars Norèn.
Alexandra Karamisaris est née le 19 février 1979, elle est d’origine franco-hellénique. Issue du Lycée autogéré de Paris, elle a été en charge d’un atelier-théâtre pour collégiens et lycéens (1998-2002) et a pratiqué la mise en scène dans les squats parisiens (2000-2003). Elle est co-fondatrice de la compagnie de théâtre « Si J’avais 20 ans » à Lausanne.
Elle désire par-dessus tout partager et créer des expériences vivantes. Rencontrer et collaborer avec des comédiens et des metteurs en scène de différents horizons où la responsabilité et l’investissement sont le gage de chacun.
Patricia Naegeli estnée le 5 juin 1975, elle est d’origine suisse. Elle a obtenu une licence en sciences sociales. Elle est chanteuse dans divers groupes et participe à différents projets depuis 1992. Co-fondatrice de la Compagnie de théâtre « Si J’avais 20 ans » à Lausanne avec Alexandra Karamisaris. Son projet professionnel : comédienne dans Joyeux Anniversaire de divers auteurs par la Cie Théâtre Actif crée au Pull Off Théâtre à Lausanne en septembre 2006.
Elle souhaite continuer sa démarche théâtrale et musicale dans un esprit collectif, en faisant découvrir des textes d’auteurs contemporains.
Delphine Rudasigwa est née le 7 août 1981, elle est d’origine suisse et rwandaise. À l’avenir, oser l’audace de se surprendre et de se reconnaître encore. De jouer et tenter de créer, ajoutant des cordes à son arc et concédant le moins possible ; dans une incessante mise en péril, en plaisir, en désir, et éprouver jusqu’au bout l’urgence à être là, en scène, en vie.
Marie-Laure Vidal-Garcia est née le 26 décembre 1980, elle est d’origine française (Grenoble). Ella a fait le Conservatoire d’art dramatique de Grenoble et a participé à plusieurs projets associatifs. Elle souhaite expérimenter diverses formes théâtrales dans une dynamique de travail collectif.